La rivière à Juvardeil au début du 19 ème siècle

La Sarthe présentait au 19ème siècle un visage bien différent que celui que l'on connait aujourd'hui.

 

Un premier barrage est construit sans doute au 12ème siècle. Il était situé entre le centre bourg et le Port Jôret. En même temps, apparaissait une porte marinière, ancêtre de l'écluse, et les premiers moulins.

La porte marinière permettait le passage des gabares

 

Au début du 19ème siècle, les roues d'un moulin à tan et de trois moulins à blé tournaient sur la chaussée de Juvardeil traversant la Sarthe.

 Cet ensemble disparaît au milieu du 19ème siècle, après sept cents ans de bons et loyaux services lorsque les portes marinières seront remplacées par des écluses.

 

Pendant une longue période, la Sarthe était la seule voie de communication. Il est rapporté qu'un bateau a fait naufrage en 1592 en passant par Juvardeil, entrainant la mort de 30 personnes.

 

 

Jusqu'à la fin du 19ème siècle, les bateaux naviguant sur la Sarthe étaient en bois. Ils étaient appelés gabare ou chaland. Leur propulsion était assurée par le halage, à dos d'hommes jusqu'à l'arrivée des écluses. L'aménagement du chemin de halage permit le passage des chevaux. 

 

Juvardeil, marqué depuis des siècles par une riche tradition artisanale, a connu durant la deuxième moitié du 19ème siècle une intense activité dans le domaine de la construction navale.

Sur les 120 chantiers existants dans tout l'ouest de la France une dizaine se trouvaient à Juvardeil, qui construisaient des chalands de Loire appelés gabareaux, pouvant atteindre 30m de long.

 Entre 1880 et 1914, 800 chalands de Loire furent enregistrés à Nantes dont près d'un quart fut construit à Juvardeil !

 Pendant cette période d'or, la population de la commune approche les 1200 habitants (800 aujourd'hui), 150 travaillaient pour le construction navale !

 De cette activité on ne trouve aujourd'hui que les restes du dernier chantier qui ferma ses portes en 1961.

 

 

Quant à la Sarthe, face à la Cadière, elle se présentait plus comme un lac parsemé d'îles et d'îlots que comme une simple rivière. Un vrai paradis pour la promenade nautique qui, hélas, a disparu.

 

La rivière a été, au cours des siècles, modelée par les hommes qui l'ont domestiquée et mise à leur service. Son lit est aujourd'hui sage et contrôlé. Elle a perdu ses multiples bras, son allure sauvage semble s'être endormie. Elle se réveille doucement chaque hiver pour recouvrir les prairies des Basses Vallées Angevines, et, dangereusement, tous les dix ou vingt ans pour inonder villages et autres sites habités trop proches de son lit.